Histoire de l'église Sainte Hélène
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Les raisons d'une construction
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Le quartier, qui constitue aujourd'hui la Paroisse Sainte Hélène, était limité par les H.B.M des rues Emile Blémont, André
Messager, Montcalm, Vincent Compoint, Poteau, Chanpionnet, Duhesne, Bd Ornano, Bd Ney, Av Pt Montmartre et Av Pt Clignancourt, et la caserne des troupes coloniales.
En 1927 sur ces portes s'arrêtait le territoire de Paris pour céder la place à celui de St Ouen.
Sur l'emplacement des anciennes fortifications, s'était constituée, « la zone »
Paris annexant ces terrains vagues, les deux tronçons de ce quartier devaient un jour se réunir pour l'actuelle paroisse
Sainte Hélène.
La population de ce quartier était très diverse, familles ouvrières, petits employés, familles de militaires, et étrangers ou
familles pauvres habitant la bordure de cette zone.
( Extrait des archives paroissiales.)
« La zone, synonyme de bouge, de repaire pour beaucoup, formait un quartier tout à fait à part, considéré comme
vaguement inquiétant.
Pour ceux qui ont le courage d'y pénétrer, elle était plutôt synonyme de misère, de détresse sans nom, de relégués dans
des villages de cauchemar »
Un témoin en revient bouleversé, le cœur débordant de compassion pour cette misère qui dépasse ce que nous pourrions
concevoir, et d'admiration pour ceux qui les aident par-ce qu'ils les aiment.
Pas de rue, mais des ruelles boueuses. On se perd facilement dans ces infectes impasses sans nom, ni numéros
« Dans la boue grasse, on glisse, on patine, et cette odeur…un relent indéfinissable d'égout, d'abattoir… »
Les logements sont constitués de débris disparates, caisses, tonneaux, lits, vieux wagons, papiers goudronné, tôle
ondulée, sacs, c'est la maison du zonier.
La population est composée d'étrangers, Italiens, Espagnols, Portugais, Russes, Arméniens…
Ces groupes ne se mélangent pas avec ''ceux de Paris''
Les sœurs sont à peu près les seules personnes à pénétrer dans ces lieux d'infortune afin de soigner les malades.
Une religieuse parle de la zone la nuit.
« Il fait noir, car le sentier n'est éclairé que par un bec de gaz de l'avenue lointaine. Il régne un silence impressionnant. Tout
ce village de misère donne l'impression d'un immense fumier, le nez semble avoir décuplé ses sens.
Ma bravoure est ébranlée. Mon imagination s'émeut. Au tournant de ce sentier, peut-être qu'un apache m'attend.. Prend
garde ! un chien hurle à la mort.
Mais, au tournant, l'apache ne m'attend pas : je frôle des gamins qui jouent sous la lueur d'un briquet. Plus loin, un café
éclairé fait figure de riche. Des silhouettes d'hommes se profilent, en ombres chinoises sur les rideaux. Je croise un homme et une femme, pliés en deux qui se hâte vers l'abri.
Au milieu de ce grand silence qui, ce soir-là, criaient peut-être famine dans des corps jeunes et vieux, alors que je passais
sans percevoir leurs appels. |
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Page d'accueil du quartier
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